CAUSERIE DE ROSCOFF

L’expérience de la cure analytique ne se fait pas sans l’émergence de ce moment où chacun est amené à tirer les conséquences de ce qu’il est comme question, point de départ et d’appui vers une traversée, où chacun se voit confronté à ce qu’il est comme objet. Ce parcours est loin d’être un long fleuve tranquille et il ne peut être accompli que grâce à l’amour de transfert : barque dans laquelle se trouvent analysant et analyste, chacun avec un désir singulier.

C’est en effet grâce à l’amour de transfert qu’il est possible, d’une part, d’avoir accès à ce point de réel où s’est produite la jonction insondable à l’Autre et, d’autre part, de faire advenir un point de séparation qui permettra la subversion même du sujet et ce qu’elle comporte comme perte.

La possibilité d’une cure dépend ainsi tout d’abord du désir de l’analyste qui, en faisant une offre d’analyse, signifie à l’autre qu’il peut savoir, qu’il peut aller voir de quoi est fait le réel qui le constitue. Pour aller vers ce réel, nous prenons appui sur l’amour de transfert, sans cela, nous ne nous y aventurons pas. Mais encore faut-il en revenir, analyser ce transfert, le « liquider », et faire advenir par la parole un point de séparation et de perte, qui fondera la possibilité d’un nouveau lien social pour chaque analysant.

Nous nous attellerons à explorer les conditions de possibilité d’une analyse, et les coordonnées qui peuvent nous permettre de repérer quelques-uns des enjeux de son commencement et de sa fin.