L’école

La psychanalyse aujourd’hui

Jacques Lacan reprend le travail de Freud en montrant comment l’homme est un animal dénaturé par le langage et ce que cela entraîne de conséquences pour son psychisme et son lien social.

Cette prise dans le langage, nous exile par rapport à l’objet qui assurerait notre jouissance, et lorsque ce n’est pas le cas, nous ne savons plus d’où nous parlons ni à qui. Ainsi, notre psychisme et notre lien social sont tissés d’une même étoffe et notre école ne peut s’intéresser à ce qui fait notre malheur singulier, sans dans le même mouvement, considérer ce qui risque de créer un effondrement collectif.

Ce sont ces formes nouvelles du malaise dans la civilisation que nous souhaitons travailler, et montrer qu’elles sont issues de la même réalité d’êtres parlants.
En conséquence, la formation des cliniciens ne peut faire fi de cette réalité et ils doivent même la mettre au centre de leur approche et de leurs pratiques.
C’est pour cela que la psychanalyse n’est pas une technique, c’est une éthique !

Jacques Garnier
Juin 2021

TEXTE DE FONDATION

ET DE REFONDATION

L’EPB est l’École des élèves qui entreprennent d’assumer les effets de la psychanalyse dans la mise en question des savoirs.

Produire une présence du discours analytique dans la cité par un enseignement vivant, faire valoir la place du sujet et de sa division, en éclairer son lien social : tels en sont certains enjeux.

Si le savoir à produire dans ce cadre ne peut se substituer à celui qui procède de la cure, il en porte le trait en faisant valoir le trou autour duquel il se construit et qu’il creuse en s’édifiant.

Ceci est à entendre aussi comme ce qui signe toute organisation institutionnelle.

L’École met au principe de sa fondation, au programme de son enseignement, et au travail dans sa construction, le Réel.

Le terme de psychanalytique qui la qualifie, l’inscrit dans la filiation de Freud, Lacan et quelques autres. Elle coupe court à toute orthopédie. Elle n’est pas le lieu de fétichisation de la parole ou des écrits qui transformerait les élèves en fidèles voire en adeptes. Elle veut produire un savoir vivant concernant le malaise dans la cité et soutient que seule, la psychanalyse le lui permet.

Elle est « de Bretagne » car c’est au plus près des modalités de la vie quotidienne et des expressions singulières des cultures, qu’un savoir se trouve articulé aux coordonnées symboliques qui le portent jusqu’au point où se produit, se perd, se reproduit, de l’effet-sujet.

Du fait des conditions de sa fondation et de son développement ultérieur, elle s’autorise de ce qu’elle doit à l’Association Lacanienne Internationale avec laquelle elle entretient des liens de travail privilégiés (1). À sa suite et à ses côtés, elle favorise les rencontres avec les disciplines connexes à son champ ainsi qu’avec les membres d’autres associations psychanalytiques de même inspiration, de même orientation (1). Son seul tourment veut être la confrontation des idées et leur élaboration.

Sur ce, est créée, l’Association pour l’École Psychanalytique de Bretagne, qui organise sa gestion et son administration, conformément à la loi de 1901.

Jacques Garnier
Le Relecq-Kerhuon, 28 novembre 1996

(1)Modification ou ajout du 6 juin 2003, du 1er juillet 2009 et du 30 mai 2015.