Les conférences ont lieu à la Résidence de L’Octroi, 5 rue Sébastopol à Brest

Conférence de Marie Couvert,

sur sa pratique de la relation parents-bébé et relations précoces de l’enfant.

le 4 Juin 2018 à 18h30

 

Son propos se centrera autour de l’émergence de la parole, partant du postulat que le mammifère humain se spécifie de sa dépendance à un autre, d’être un être de parler

Marie Couvert exerce comme psychologue clinicienne et comme psychanalyste à l’Unité Mère-Bébé du Centre Hospitalier Pédiatrique Clairs Vallons et à « Escale en périnatalité » de la Women’s Clinic à Bruxelles. Elle enseigne la psychologie, exerce comme formatrice et superviseuse au sein de l’ONE (office de la naissance et de l’enfance) et des services de protection de la jeunesse (SPJ).

Le bébé, un sujet parlant

Faire l’hypothèse du sujet chez le bébé apparaît comme un préalable à toute rencontre possible avec le tout-petit. Mais ce n’est pas tout, encore faut-il avoir rendez-vous avec un sujet parlant. Cela conduit à saisir chez le nouveau-né le trait qui l’anime, celui par lequel il fait acte de présence d’une manière qui le rende absolument unique, sa signature en quelque sorte. Au fond il s’agit d’intercepter les trouvailles du bébé comme un acte par lequel du sujet se manifeste.
La deuxième exigence vise le traitement des productions du très jeune sujet.
Cela revient à interpréter le bébé.
De ce point de vue, ce qui peut orienter le travail avec le tout-petit, c’est l’inscription et la mise en circulation du pulsionnel. C’est une opération incontournable si on veut faire le pari du sujet chez le nouveau-né. On verra en effet que c’est la pulsion et sa mise en circuit qui va construire la réalité psychique du bébé.

Le vendredi 16 mars à 18h

Isabelle Tokpanou
INCONSCIENT, LANGUES, CULTURES
Isabelle Tokpanou est psychiatre à Brest et psychanalyste. Elle est Membre de l’Ecole Psychanalytique de Bretagne et de l’Association Lacanienne Internationale.

Si on peut prêter à la découverte freudienne une portée anthropologique majeure, qu’en est-il au-delà de l’environnement culturel et langagier dans lequel la supposition de l’inconscient, du lieu de l’Autre a trouvé sa fécondité ? Que penser par exemple de cette question soulevée par Lacan dans l’Insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre, à propos de langues qui feraient obstacle à la dimension de l’Autre ?
L’incomplétude du langage ouvre sur une béance, une faille, celle du Réel. En fonction de caractéristiques propres à la langue et à la culture, comment s’opère la jonction entre Réel et Symbolique ? Avec quel rôle pour l’Imaginaire ? La structure de certaines langues africaines, les formes de leur usage et les systèmes symboliques dans lesquels elles s’inscrivent dans le monde post-colonial, témoignent-elles de modalités particulières de prise de Symbolique sur le Réel ? Avec quels effets ? Que peuvent nous enseigner ces langues sur le rapport à l’Autre ? Au corps ? Au temps et à l’espace ?
Questions passionnantes mais fort complexes, dont nous voulons tenter de saisir quelques fils…

Le vendredi 6 avril à 18h

Hélène L’Heuillet 

autour du thème de son tout dernier ouvrage :

« Tu haïras ton prochain comme toi-même ». (Ed. Albin Michel).

Hélène L’Heuillet est philosophe et psychanalyste. Maître de conférences en philosophie morale et politique à l’Université de Paris-Sorbonne. Membre de l’Association Lacanienne Internationale, elle fait également partie

du comité de rédaction de la revue Raison publique et du comité de lecture de la revue Les études philosophiques.

 

Composer avec la haine ?

Si notre monde contemporain connaît des avancées considérables tant du point de vue des progrès technologiques que de ceux d’une communication mondialisée, nous voyons pour autant poindre de toutes parts et de façon concomitante, l’expression et les effets d’une haine non refoulée tant dans les discours extrémistes, les appels à la ségrégation que dans les actes de terrorisme, mais aussi de façon plus insidieuse et plus générale au sein même du lien social ordinaire.
Si la haine, celle de soi et celle de l’autre est au cœur de notre spécificité d’être humain et si notre inscription dans la parole et le langage qui a vocation à pacifier notre lien social s’avère de plus en plus inopérante, qu’est ce qui aujourd’hui contribuerait à restaurer des conditions d’une sociabilité minimale ?