Tous les observateurs sociologues, anthropologues, philosophes, psychiatres et psychanalystes s’accordent pour constater que nos sociétés néo-libérales engendrent un délitement du lien social. Freud, déjà en son temps, établit un parallèle entre l’évolution psychique de l’individu et les progrès de la civilisation. Paradoxalement, plus des techniques de communication évoluent, plus l’individualisme et l’isolement des personnes et des groupes s’accentuent. Dans un même mouvement, les notions d’efficacité et de rentabilité sont surévaluées.
Le sujet répond alors comme il le peut, tente de faire valoir sa singularité, s’adapte ou proteste, trouve un compromis par le biais du symptôme ou d’autres modalités.
Si l’auteur de la fiction, « Le Meilleur des mondes », nous invite à prendre la mesure d’une société de consommation effrénée ce n’est pas sans conséquence, c’est aux prix d’une soumission des individus au système. Publié en 1932, cet ouvrage, sans en méconnaître l’exagération, paraît revêtir tout de même un caractère d’anticipation de la métamorphose de nos repères.
Une société peut-elle réaliser le meilleur des mondes ? Ce serait ignorer toutes les ambiguïtés que cela comporte du côté d’un fantasme de perfection, de satisfaction immédiate promus au rang d’Idéal. Aujourd’hui, il semblerait que les manifestations symptomatiques se caractérisent le plus souvent par les conséquences d’un désir en déshérence voire d’une absence-même de ce moteur de la vie humaine.
« On ne peut se défendre, dit Freud, de l’impression que les hommes se trompent généralement dans leurs évaluations. Tandis qu’ils s‘efforcent d’acquérir à leur profit la jouissance, le succès ou la richesse, ou qu’ils les admirent chez autrui, ils sous-estiment en revanche les vraies valeurs de la vie »
Le discours capitaliste, proposé par Lacan, invite justement à une lecture contemporaine de ce lien social engagé dans la société de consommation. Il est alors le seul qui donne accès à la jouissance, devenue aussi accessible par la prolifération d’objets, ce qui n’est pas sans incidence clinique.
Alors de quoi souffrons–nous ?
PROGRAMME :
Vendredi 9 juin
9h – café d’accueil ——- Président : Francesca Cirrito-le Perchec
« Titre à préciser », Philippe Genest – Discutant, Gaëlle Guez
Pause
« Un monde formidable », Olivier Mandart
Déjeuner libre
« De quoi l’être humain souffre-t-il en démocratie ? », Nicolas Le Merrer – Discutant, Sabine Dutray
« Y’a un malaise ? », Mariette Murat & Françoise Lautridou
Samedi 10 juin
9h – Café d’accueil ——- Président : Marie-Hélène Le Duff
« Un monde sans réel : la subjectivité à l’épreuve de la numérisation », Luz Zapata-Reinert – Discutant, Francesca Cirrito-Le Perchec
Pause
« Le sujet non dupe : Joyce et la clinique contemporaine », Jean-Yves Broudic
Déjeuner libre
« Les addictions, nouvelle forme de lien social ? », Jérémy Chaïban & Tiphaine Sculo
« Une autre écoute, regard(s) sur la consultation », Marie-Hélène Le Duff & Yvon Tartivel
Lieu : Port de Maison Blanche- 2840 rte de Ste Anne du Portzic (1er étage) – 29 200 Brest
Inscription :
1 journée : 35 € (plein tarif), 20 € (étudiants et demandeurs d’emploi)
2 journées : 50 € (plein tarif), 30 € (étudiants et demandeurs d’emploi)
Formation continue : 150 € (la journée), 250 € (les 2 journées)
Inscription sur place possible. Une attestation pourra vous être remise, sur demande, lors de votre venue.
Bulletin d’inscription ci-dessous en pièce jointe à retourner au : Secrétariat de l’EPB – 3 rue Conseil – 29 200 Brest
Contact : 02 98 30 41 98 – EPSYB[@]wanadoo.fr