Théorie et clinique psychanalytiques sont chevillées, pas l’une sans l’autre. C’est avec cet héritage manifeste que nous avons à faire celui de Freud, de Lacan et de quelques autres. Fil d’Ariane, aussi, pour l’École Psychanalytique de Bretagne qui s’oriente avec cette évidence : l’expérience clinique reste à être interrogée, théorisée, inventée. Le programme des enseignements 2015/2016 en témoigne.

Indépendamment des événements sociaux contingents d’une époque, la clinique nous confronte au Symptôme. Pour la psychanalyse, le symptôme est subjectif, relié à l’inconscient. Bien différent de celui de la médecine, pas seulement le signe d’un dysfonctionnement organique, la marque de sa singularité est d’insister, de se déterminer par sa répétition. « Le symptôme est la maison du sujet », nous dit C.Melman. Si telle est sa demeure c’est là aussi où réside sa jouissance. Lorsque la manifestation d’un symptôme se déchiffre, elle est écho de ce qui résonne comme une vérité pour le parlêtre, vérité à jamais accessible que par un mi-dire.

À l’instar de ce que Lacan énonce, « l’analyse ne consiste pas à ce qu’on soit libéré de ses sinthomes, l’analyse consiste à ce qu’on sache pourquoi on est empêtré. ». Pas de promesse de bonheur donc, si ce n’est de faire avec. Nous nous interrogerons sur le malêtre du sujet contemporain, comment il en est embarrassé. Nous serons plus particulièrement attentifs cette année à la clinique des adolescents, baromètre social selon Winnicott.
Francesca Cirrito – Le Perchec, le 20 juillet 2015