L’Ecole Psychanalytique de Bretagne contribue à la présence vivante du discours psychanalytique qui aujourd’hui constitue un des seuls lieux de résistance face à la barbarie de notre temps
Qu’est-ce que la psychanalyse ?
Freud va nommer ainsi cette technique qu’il découvre, au terme d’un parcours où,
après avoir pratiqué l’hypnose, il décide de ne plus nommer son travail «catharsis»,
comme il le faisait jusqu’alors. Il vient de théoriser le refoulement, comme étant le
résultat d’un conflit psychique repéré dans le discours du patient et à l’origine de son
symptôme. (cf « Sigmund Freud présenté par lui-même »). Il s’agit donc d’un
phénomène de langage.
Lacan va continuer son travail en montrant comment l’homme est un animal dénaturé
par le langage, ce qu’il appelle un « parlêtre ». Ni l’un ni l’autre ne promettent la
guérison et en cela, ils ne sont pas dans l’air de notre temps, mais, pour qui veut
savoir, ils éclairent singulièrement la condition humaine.
En effet, on ne guérit pas de sa condition de parlêtre. Il n’y a pas de remède à la mort,
il n’y a pas de remède à la sexuation, qui fait que nous naissons homme ou femme.
A notre époque la mort et le sexe ne s’imposent plus à nous comme des réels, un Réel.
Certes, le (ou la, comme le conseille l’Académie française, pourquoi donc?) Covid 19
lui inflige un cruel démenti aujourd’hui.
En effet, la mort s’impose toujours, et le sexe aussi, quelles que soient les
échappatoires que nous cherchons à mettre en place. La psychanalyse, si on essaie de
se soumettre sans tricher à sa technique, nous permet de nous confronter à ces deux
impossibles, à ces deux réels.
Pour autant, ils ne cessent pas d’être scandaleux : il n’y a pas de rapport sexuel nous
dit Lacan. Quoique nous fassions, nous ne ferons pas « Un » avec l’autre. Cela nous
fait accéder à une vérité, celle du sujet, qui est tissé des trois dimensions théorisées par
Lacan : Réel, Imaginaire et Symbolique, qui le confrontent à l’énigme de son désir.
Car il ne s’agit pas de ce qu’il croit désirer consciemment, mais de son quotidien, avec
son lot d’actes et d’évènements surprenants, inattendus, dérangeants, voire
dramatiques qui le conduisent là où il ne sait pas encore, mais là où il peut savoir, à
travers le tissage de ses propres signifiants.